Cartographie, ingénierie thermique et actions collectives des locataires
pour déclencher les décisions de rénovation énergétique dans le parc locatif privé
La rénovation avance chez les propriétaires occupants, elle progresse dans le parc de logement social. Mais dans le parc locatif privé, chez les propriétaires bailleurs, là où sont situés le plus grand nombre de logements passoires, la réno-procrastination prédomine. Le statu quo est d'autant plus injuste que c’est aussi là qu'habitent les ménages les plus modestes.
Les contraintes légales et les incitations financières ne suffisent pas. Pour aller vers des Territoire Zéro Logement Passoire et Bouilloires, il est possible et nécessaire de développer de nouveaux leviers d'action pour les locataires d'une part et pour les collectivités d'autre part. Le projet associe 4 expertises: ingénieurie thermique, data-cartographie, community organizing et analyses juridiques, pour déclencher des décisions de rénovation. Il part d'une vision partagée, la transformation de la ville passe par l'appui à l'émergence d'une demande populaire d'écologie en partant des communautés d'habitants en première ligne: les locataires des logements passoires et bouilloires.
70 %
des propriétaires bailleurs ont initié des démarches de rénovation
après une mobilisation collective de leurs locataires, en 2023 sur 100 logements passoires à Grenoble.
Cartographier les logements passoires et bouilloires
C’est le défi majeur pour des territoires zéro logement passoire et bouilloire. Nous identifions les zones prioritaires en croisant les données publiques (DPE, précarité énergétique, type de propriété) pour dresser une cartographie fine et ciblée.
« Aller vers » les locataires et familles concernées
Nous allons à la rencontre des habitant·es concernés via du porte-à-porte et des réunions collectives, pour impliquer les premiers concerné·es. Les locataires deviennent ainsi acteurs de la transformation de leur logement et de leur quartier
Outiller les locataires et objectiver les situations
Avec l’appui d’ingénieur·es thermicien·nes, nous réalisons des diagnostics pour documenter les situations et appuyer les démarches collectives. Ces expertises renforcent la légitimité des demandes et facilitent le dialogue avec les bailleurs.
Actions collectives déclencheuses de rénovation
Nous accompagnons les locataires dans leurs demandes auprès des propriétaires, tout en co-construisant des solutions avec les collectivités et les acteurs du territoire pour faciliter les rénovations.
La planification publique constitue un levier face à la réno-procrastinationNos territoires d'expérimentation
Grenoble - Expérimentation réussie : 70% des propriétaires passent à l'action
Dans la métropole grenobloise, le projet TeZeLoMa a conduit une expérimentation sur 100 logements passoires du parc locatif. L'objectif : tester l’impact d’une mobilisation des locataires face à la réno-procrastination de certains propriétaires. En six mois, les résultats sont sans appel : dans 70 % des cas, les bailleurs ont engagé des démarches concrètes (études thermiques, AG extraordinaires, courriers au syndic…). Cette première phase du projet a mis en évidence la capacité des locataires à être un levier de rénovation énergétique, là où les obligations légales restaient sans effet
Lyon – Reconnaître et agir face aux logements bouilloires
À Lyon, le projet TeZeLoMa s’attaque à un enjeu encore peu pris en compte dans les politiques publiques : celui des logements bouilloires, ces habitations mal protégées du soleil, souvent sous les toits, qui deviennent étouffantes dès les premières chaleurs estivales. À partir d’observations de terrain et de témoignages, le projet documente ces situations critiques et alerte sur les risques pour la santé. Un travail avec les élu·es de la Ville a été initié pour faire de l’inconfort d’été un critère d’urgence, au même titre que la précarité énergétique hivernale, et l’intégrer aux stratégies locales d’adaptation climatique
Villeurbanne – Le logement public comme levier de coopération locale
À Villeurbanne, l’approche territoriale du projet s’est traduite par une cartographie fine des logements passoires, croisant données du CSTB, précarité énergétique (INSEE) et types de propriété (DGFIP). Sur cette base, une démarche d’aller-vers les locataires a été lancée dans plusieurs rues du quartier Grandclément. Grâce à l’implication des locataires, un dialogue structuré avec la Métropole de Lyon a pu être ouvert. Résultat : premiers travaux obtenus, comme l’extension du chauffage urbain pour le parc social, et canal dédié avec les services de la ville pour appuyer les locataires du privé dans leurs démarches
